en ce temps-là la reine en l’attente des rives mille oiseaux lumière louaient sa haute histoire et ne plissait nul spleen austral les neiges vives en la paille des mers le ciel couvait ses jarres
Boris Gamaleya
La Mer et la mémoire, les langues du magma
Quel est cet homme
broyé quel est cet homme
brisé
quel est cet homme roulé
à ce carrefour de l’histoire
crucifié d’ombres barbares
Le volcan à l’envers
Enfin, il nous est donné de pouvoir être tout cela. Une plaine de sable en surplomb du Cratère. Le vent glacé. Ses voix de fond. «Pahoé oé o Pahoé oé é».
Boris Gamaleya
Vali pour une reine morte
ô reine et cette baie pour la pure nacelle ton sein pour ma naissance et le psaume des conques pour le miel le plus vert tes mains mon colocase et les huttes encore en le bois solennel
Boris Gamaleya
Le Fanjan des pensées. Zanaar parmi les coqs
impossible à l’amour d’en savoir davantage sinon qu’il y aura toujours un lendemain renaissance d’île infinie source de mer
Boris Gamaleya
Piton la nuit
L’aiguille force les ondes courtes jusque dans leurs petits serrés. Elle nasille, fait la grosse mouche énervée (ou la mozarelle râpée) s’emberlificote dans des bouchons de hoquets […]
Boris Gamaleya
Lady Sterne au Grand Sud
Je ferai de toi une présence autre. Je ne sais plus peut-être comme les choses me dissoudre et te retrouver ailleurs. Alors pour dire notre vérité profonde — avant de te suivre là où tu es — pardonne cette re-création.
Boris Gamaleya
L’île du Tsarévitch
Petit frère, l’exil fait rutiler les coupoles de l’orthodoxie non pas au bout, mais au commencement de ce monde. L’exil les fait s’enfler des hymnes de ton enfance.
Boris Gamaleya
Ombline ou le Volcan à l’envers
ô déploiement futur de quoi seras-tu fait ? ô croix visionnaire blanche écume du ciel… du feu désir social !
Boris Gamaleya
L’Arche du comte Orphée
Depuis des milliards de longtemps — ô combien de mers mortes… — je te tutoie comme ma création qui n’a jamais dit que tout était fini.
Boris Gamaleya
Jets d’aile, vent des origines
Il fait dehors un temps magique de genèse et en moi – sans tendres préludes ni fins féroces – de musique brouillée.
Boris Gamaleya
Le Bal des hippocampes
Dans le rêve de l’eau s’écoulent les bambous. Le maître arrime le chant du coq au son de la cloche. Une seule croix porte les étoiles.
Boris Gamaleya
L’Entrée en météore ou l’étoile à double coq
la nuit s’endeuille blanc blanc blanc tambour entre nos berges Dieu jette ses fariboles grain grillé s’empare de tes cachettes le futur maloya émerge de la pluie
Boris Gamaleya
Terrain letchi, ou Piton Gora
j’ai mal au temps demain cousu d’éclairnités des sources de soleils dorment sous les lataniers n’ai-je point planté là cent fontaines…